Categoria: Vargas Fred

I due ragazzi ammazzavano il tempo alla stazione Termini di Roma.
– A che ora arriva il treno? – domandò Nerone.
– Tra un’ora e venti, – rispose Tiberio.
– Hai intenzione di startene così per molto? Hai intenzione di rimanere immobile ad aspettare quella donna?
– Sì.
Nerone sospirò. La stazione era vuota, erano le otto del mattino, e lui attendeva quel maledetto Palatino proveniente da Parigi. Guardò Tiberio che si era sdraiato su una panchina, a occhi chiusi. Poteva benissimo filarsela a letto.

Les deux jeunes gens tuaient le temps dans la gare centrale de Rome.
– À quelle heure arrive son train ? demanda Néron.
– Dans une heure vingt, dit Tibère.
– Tu comptes rester comme ça longtemps ? Tu comptes rester à attendre cette femme sans bouger ?
– Oui.
Néron soupira. La gare était vide, il était huit heures du matin, et ils attendaient ce foutu Palatino en provenance de Paris. Il regarda Tibère qui s’était allongé sur un banc, les yeux fermés. Il pouvait très bien s’en aller doucement et retourner dormir.

C’era una scia di bricioline di pane che dalla cucina arrivava in camera da letto, fin sulle lenzuola pulite tra cui riposava la vecchia, morta a bocca spalancata. Il commissario Adamsberg le osservava in silenzio, percorrendo e ripercorrendo a passi lenti quella traccia, domandandosi quale Pollicino o, nella fattispecie, quale Orco l’avesse lasciata. L’appartamento era un piccolo e buoi trilocale a pianterreno, nel diciottesimo arrondissement di Parigi.

Il y avait des petites miettes de pain qui couraient depuis la cuisine à la chambre, jusque sur les draps propres où reposait la vieille femme, morte et bouche ouverte. Le commissaire Adamsberg les considérait en silence, allant et venant d’un pas lent le long des débris, se demandant quel petit Poucet, ou quel Ogre en l’occurrence, les avait perdues là. L’appartement était un sombre et petit rez-de-chaussée de trois pièces, dans le 18e arrondissement de Paris.

Vi guardo, vi trovo bene, rilassati.
Restate perfettamente rilassati ma sappiate che ho un sacco di lavoro. Vedo gente che gira fischiettando per le strade, spensierata, bighellonando a destra e a manca proprio mentre io, personalmente,ho un sacco di lavoro.
Detto fra noi, non mi spiacerebbe disfarmene.
Afferrare il lavoro per il bavero, legarlo come un salame a un tronco d’albero e fuggire a gambe levate. Bravo chi mi prende.
Ma non posso, ho del lavoro da fare.
Non ce l’ho con voi, ma un po’ è colpa vostra. Sul serio. Ricordatevi, infatti, che mentre giro fischiettando per le strade, io mi occupo della vostra vita senza tregua e per ogni dove. Che, bighellonando con le mani in tasca, veglio su di voi e m’impiccio delle vostre grane con l’umile ostinazione di un bue da tiro, testardo e maestoso. Ammetterete che ci troviamo di fronte a un caso nient’affatto banale e che siete molto fortunati. Lo sono anch’io, incidentalmente, perché con l’occasione veglio su di me, per via della comune natura umana che condividiamo come se fosse stato fatto apposta.

Je vous regarde, je vous trouve bien, détendus.
Restez tout à fait détendus mais sachez que nous avons énormément de travail. Je ne souhaite en aucune manière vous affoler, j’ai conscience d’être un peu brusque mais, que voulez-vous, je n’ai pas le choix.
Cependant détendez-vous car quand je dis “nous avons énormément de travail”, c’est surtout de moi que je parle. J’ai énormément de travail.
J’en vois d’aucuns qui s’en vont sifflotant par les rues, insouciants, musardant de droite et de gauche à l’instant même où, personnellement, j’ai énormément de travail. Je ne me plains pas, je me contente de constater le fait sans amertume. J’ai du boulot. Et je ne cracherais pas sur un coup de main. Vous m’objecterez que, vous de même, vous avez énormément de travail, et vous ne voyez pas en quel honneur vous m’aideriez à porter mon balluchon. Mais parce qu’il s’agit de votre balluchon, évidemment. Souvenez-vous que je veille sur vous inlassablement, et que je m’occupe de vos vies avec une obstination de boeuf de labour qui
force mon admiration. Reconnaissez qu’on est placés là devant un cas peu banal et que vous avez beaucoup de chance. Moi aussi incidemment, puisque je veille sur moi même par la même occasion, de par la commune nature humaine que nous partageons comme par un fait exprès.